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 d’ADHEOS

Âgées de 88 et 70 ans, Monique et Geneviève se sont dit oui samedi après-midi devant le maire de Cahors, après 43 ans de vie commune et de bonheur militant.
 
Les deux femmes, qui se sont battues toute leur vie contre l’homophobie et pour l’égalité des droits, ont échangé leurs alliances dans la mairie de Cahors pour ce qui constituait le premier mariage homosexuel de la préfecture du Lot, a constaté un journaliste de l’AFP.
 
"Maintenant que la loi a été votée, il faut s’en servir!", a dit Geneviève, un peu plus d’un mois après la célébration du premier mariage homosexuel en France.
 
Monique Iltis, mannequin, et Geneviève Lesage, professeur d’histoire, se sont rencontrées à Paris en 1970.
 
Monique était alors mariée.
 
"Je n’étais pas lesbienne. J’ai eu un coup de foudre pour Geneviève" qui n’a rien oublié de cette période: "à l’époque, l’homosexualité était un délit. On devait se cacher".
 
Elles ont connu les brimades et les vexations, sur lesquelles elles ne veulent pas s’étendre, de Paris à Budapest, en passant par Toulouse, au gré des affectations de Geneviève dans l’éducation nationale.
 
"J’imagine la manière dont la société d’il y a 40 ans a pesé sur vos vies, vous privant de ce minimum de légèreté et d’insouciance qu’appelle toute vie en couple", a déclaré le maire de Cahors, Jean-Marc Vayssouzes (PS) lors de la cérémonie.
 
Les deux femmes ont finalement décidé de s’installer pour leur retraite dans le Lot, à Saint-Jean de Laur.
 
"Aujourd’hui, c’est plus de tendresse, de confiance mais c’est toujours aussi fort", déclare Geneviève.
 
"Nous avons décidé de nous marier pour tous ceux qui n’osent pas, qui souffrent. Nous en connaissons des couples homos, notamment en zone rurale comme dans le Lot, qui vivent cachés, qui n’osent pas sortir. C’est pour eux qu’on est là", poursuit la mariée.
 
Sa compagne acquiesce: "Toute notre vie, on s’est battues pour l’égalité des femmes. Cette loi, c’est un pas important. Les lesbiennes ne doivent plus être frileuses".
 
"En permettant le mariage, la République (…) entend ainsi mettre un terme aux souffrances vécues par celles et ceux qui furent contraints de dissimuler leur condition pour ne pas endurer le regard, le jugement, les discriminations, voire les atteintes à l’intégrité", a dit le maire de Cahors.
 
Le couple a prévu de partir en voyage de noces à Venise.