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 d’ADHEOS

Après une enquête faisant apparaître de graves défaillances dans leur management, les responsables du Refuge, association d’aide aux jeunes victimes d’homophobie dans leur famille, ont été contraints de se mettre en retrait de l’organisation qu’ils dirigent depuis sa création.
 
Nicolas Noguier, le président de la fondation Le Refuge, et Frédéric Gal, son compagnon et directeur général, ont annoncé dans un communiqué diffusé lundi 21 décembre se mettre en retrait de leurs fonctions le temps qu’un audit soit réalisé.
 
Cette décision fait suite à une enquête publiée par le site Médiapart mettant gravement en cause le fonctionnement de la fondation et l’encadrement des jeunes dont elle s’occupe.
 
"En tout état de cause, parce que nous le devons à celles et ceux qui ont placé leur confiance en nous, le conseil d’administration a demandé à ce qu’un audit soit réalisé en janvier par un cabinet extérieur. Celui-ci portera sur trois volets: la gouvernance, les finances, les relations avec les bénévoles et les jeunes accueilli.e.s", écrit le conseil d’administration du Refuge dans un communiqué.
 
"Dans l’attente, et afin que l’audit puisse être mené dans la plus grande sérénité possible, le président et le directeur général ont proposé au Conseil d’administration de se mettre en retrait", poursuit-il.
 
Dans l’enquête publiée par Mediapart, une cinquantaine d’anciens bénévoles, salariés, travailleurs sociaux, dénoncent des "conditions de travail très difficiles", un "management par la terreur" et même un fonctionnement "sectaire".
 
Le Refuge a d’ailleurs déjà été condamné en justice après des plaintes de bénévoles qui se plaignaient de "harcèlement moral" ou de "travail dissiumulé".
 
Mediapart affirme qu’une centaine de bénévoles et salariés ont quitté Le Refuge au cours des douze derniers mois.
 
Le média en ligne fait également état d’accusations portant sur le suivi des jeunes, jugé "problématique" ou encore "dangereux" ainsi que de comportements déplacés de la direction à leur égard comme des "calins" ou des "étreintes".
 
La direction du Refuge réfute toutes ces accusations.
 
L’association a été publiquement soutenue par nombreuses personnalités politiques ou du monde de la culture ces dernières années, ce qui explique peut-être le peu de réactions enregistrées suite à cette enquête.
 
A signaler, tout de même, celle du maire de Montpellier qui a demandé de "surseoir au versement des subventions" que sa ville accordait au Refuge.
 
La Dilcrah a également réagi à l’enquête. Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), a indiqué au HuffPost avoir "écrit un courrier officiel au Refuge jeudi 17 décembre, leur demandant de faire toute la lumière sur les situations et les faits évoqués dans l’article de Mediapart". "On est dans la phase de demande d’explications, et on verra ensuite, affirme-t-il. Nous avons eu des échanges interministériels sur ce sujet car plusieurs ministères sont concernés et compétents".
 
Fondée en 2003 par Nicolas Noguier, l’association Le Refuge est devenue une fondation en 2020. Elle compte 20 délégations de métropole et d’outre-mer.