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 d’ADHEOS

Les attaques contre les militants gay, lesbiens et trans se multiplient depuis que le pays d’Asie centrale envisage de se doter d’une loi anti-«propagande homosexuelle».
 
Une des rares organisations LGBT en Asie centrale, Labrys, a été la cible d’une tentative d’incendie, au soir du 3 avril. Plusieurs cocktails Molotov ont visé ses bureaux, dans la capitale Bichkek. Les bouteilles ont explosé dans la cour de l’immeuble, sans faire de victimes. Les auteurs de l’attaque n’ont pas été identifiés.
 
Sur son site, l’association indique qu’elle a déjà fait l’objet de menaces et ses militants de tentatives d’agression. La situation s’est aggravée depuis que l’ancienne république soviétique (5 millions d’habitants) songe à se doter d’une loi contre la soi-disant «propagande homosexuelle». Le projet, introduit en mars 2014, est inspiré des dispositions adoptées en Russie en 2013. Il prévoit jusqu’à 1 an de prison et de lourdes amendes pour ceux qui font la promotion publique des rapports sexuels non traditionnels.
 
Le Conseil de l’Europe et l’ONU ont mis en garde Bichkek contre un texte qui porte atteinte aux droits de l’homme. Le président kirghize, Almazbek Atambaev, réserve pour l’instant sa position. L’homosexualité est légale au Kirghizstan depuis 1998.
 
Aucune confiance en la police
 
«Le gouvernement et le président, en tant que garant de la Constitution, ont le devoir de condamner publiquement les manifestations de toute forme de haine dans le pays et d’abolir toute initiative qui d’une manière ou d’une autre affecte les droits des différents groupes dans la société», a rappelé Syinat Sultanalieva, une porte-parole de Labrys. L’organisation dit ne pas avoir l’intention de solliciter la protection des forces de l’ordre, «car hélas, la police kirghize est elle-même une source de violence contre les communautés LGBTIQ.»