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 d’ADHEOS

L’Ouganda remplacerait la peine de mort prévue pour les délits d’«homosexualité aggravée» par de la prison à vie… La mobilisation internationale reste forte pour que le texte soit purement et simplement rejeté.
 
Photo : Manifestation contre la loi homophobe devant l’ambassade d’Ouganda à Londres, le 10 décembre.
 
La peine capitale pour les homosexuels serait-elle sur le point d’être abandonnée dans le projet de loi ougandais? On peut l’espérer. Le ministre ougandais de l’Ethique et de l’Intégrité a en effet expliqué qu’un assouplissement du projet de loi anti-gay du député David Bahati était en cours. Particulièrement concernée, la peine de mort pour les délits «d’homosexualité aggravée», qui condamne notamment les gays et lesbiennes porteurs du VIH/sida.
 
«Il y a eu beaucoup de débat au gouvernement (…) en ce qui concerne le projet de loi, mais nous pensons désormais qu’une peine de prison à vie pourrait être plus adaptée parce qu’elle permet de réhabiliter les délinquants. (…) Les tuer pourrait ne pas être utile», a déclaré à Reuters Nsaba Buturo peu avant Noël. Mais certains députés souhaitent durcir le projet de loi, qui doit de nouveau être débattu au début de cette année. Une manifestation antigay a d’ailleurs été organisée le 23 décembre à Kampala, la capitale.
 
Actions à Paris et au Cameroun
Du coup, la mobilisation internationale ne faiblit pas. Le groupe français Facebook «Empêcher la criminalisation et la persécution des homosexuels ougandais» organise une manifestation lundi 4 janvier à Châtelet, en plein cœur de Paris, avec le soutien de l’association Act-Up.
 
Au Cameroun aussi, on se montre solidaire. Alors qu’une campagne nationale bat son plein pour dépénaliser l’homosexualité, trois associations de Douala – la capitale économique du pays – appelle à dire «non à la criminalisation intégriste de l’homosexualité en Ouganda». L’association de lutte contre le sida chez les jeunes Sid’ADO, le Collectif des familles d’enfants homosexuels (Cofenho) et l’Association de défense de l’homosexualité (Adefho) «condamnent avec la plus grande énergie» le projet de loi de David Bahati.
 
Un veto présidentiel ?
En outre, elles «encouragent vivement» le président ougandais Yoweri Museveni à «opposer son veto». Problème, le chef de l’Etat a lui-même tenu des propos homophobes à plusieurs reprises. Reste donc à savoir si Yoweri Museveni est un homme de parole: selon le site du journal LGBT DC Agenda, il a promis aux autorités américaines d’opposer son veto…
 
Photo: Outrage!